Matériel médical : des problèmes d’approvisionnement en cascade

 La crise sanitaire engendrée par l’apparition d’un nouveau virus a entraîné des problèmes d’approvisionnements en cascade. Alors que le pic de cette crise semble être derrière nous, il est l’heure de faire le bilan des différents échecs, et prendre des mesures adéquates.

Par la rédaction

La production de matériel médical : Une situation dégradée au fil des années à travers 3 exemples


La production de matériel médical est en net recul sur le territoire national. Cette baisse de production ne posait jusqu’alors pas de problèmes, puisqu’en cas de fortes demandes, le gouvernement se tournait vers le marché international. Néanmoins, cette politique fortement dépendante du réseau international ne laissait aucune marge en période de crise, à l’image de ce qu’il s’est passé en 2020. La souveraineté nationale d’un de vue médicale a donc été vivement critiquée lors de la mise en lumière de ces problématiques. Voici 3 exemples criants de cette politique de délocalisation de la production de matériel médical.

La fabrication de médicaments

En 2020, près de 80 % des fabricants de médicaments se situaient en dehors de l’Union européenne. La majorité de cette production internationale était alors réalisée en Chine et en Inde. C’est 4 fois plus qu’il y a 30 ans et la tendance continuait de s’accélérer au fil des années.
Toutefois, à l’apparition du coronavirus, une grande partie des usines qui fabriquaient les médicaments étaient à l’arrêt. Cela a entraîné des conséquences immédiates sur l’offre de médicaments en France avec une pénurie soudaine.
Bien avant l’apparition du virus, la question de l’autonomie sanitaire en France était déjà soulevée. La crise n’a finalement fait que souligner ces défaillances en rendant la situation plus qu’urgente.

La gestion chaotique des masques chirurgicaux

La gestion des masques chirurgicaux était également catastrophique au cours de l’année dernière. Déjà en 2018, Jérôme Salomon, directeur général de la santé, était averti de la péremption des masques chirurgicaux. Plusieurs centaines de millions de masques étaient alors hors d’usage.

Pourtant, seule une centaine de millions de masques a été commandée. De plus, le ministère de la Santé indiquait que la gestion du stock de masques FFP2 était de la responsabilité des hôpitaux tandis que ces derniers nient le fait d’avoir été averti de ce changement de politique.

Forcément, en février dernier, en plein cœur de l’épidémie, la tension sur le marché mondial des masques chirurgicaux était à son paroxysme.

Un manque criant de respirateurs

Enfin, la France a également subi une forte pénurie de respirateurs au pic de la crise avec une demande à croissance exponentielle dans un contexte où le réseau national était déjà en pleine saturation.
Cette situation inédite a conduit à des conséquences parfois tragiques par manque d’équipements ou l’impossibilité de soigner à temps. Malheureusement, des arbitrages ont dû être réalisés pour prioriser les patients durement atteints par le virus. Ainsi, de nombreuses opérations avaient été décalées pour fournir des lits de réanimations avec respirateurs aux patients Covid. Cette situation chaotique a même conduit à des initiatives de la part de grands groupes industriels français à l’image de PSA qui s’était activé pour fabriquer des respirateurs en urgence au sein de ses usines.

Le pic de la crise semble être passé et le gouvernement planche sur un retour à la vie normale d’ici le début de l’été. Pour ce faire, les gestes barrières devront se poursuivre tandis que le gouvernement s’active pour se donner de l’air sur les capacités de production du pays. Pour ce faire, la relocalisation est plus que nécessaire afin de proposer réactivité et flexibilité en cas de potentielles vagues dans le futur, en rapport ou non avec la COVID. Cela est d’autant plus vrai que le pays dispose de fabricants de matériel de laboratoire de qualité encore trop peu exploités.